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DB HENRI III. [i583] 253
différence des autres confreres, [soit d'habit, de place ou d'ordre. ] Le cardinal de Guise portoit la croix ; le duc de Mayenne étoit maître des cérémonies; et frere Edmond Auger, jesuite, basteleur de son premier métier, dont il avoit encore tous les traits et farces, avec un nommé Du Peirat, lyonnois, et fugitif de Lyon pour crimes atroces, conduisoient le demeurant. Les chantres vêtus de même habit, ca marchans en trois distinctes compagnies, chantaient mélodieusement Ia litanie en faux-bourdon. Arrivés en l'eglise de NotreDame, chantèrent tous à genoux le Salue Regina en très-harmonieuse musique ; et ne les empêcha la grosse pluye qui dura tout le jour de faire et achever, avec leurs sacs percés et mouillés, leurs cérémonies encom-mencécs. Sur quoi un homme de qualité, qui regardoit passer la procession, fit le quatrain qui suit :
Après avoir pillé la France Et tout son peuple dépouillé, N'est-ce pas belle pénitence De se couvrir d'un sac mouillé ?
Le lundy 7 mars, le Roy, accompagné de ses deux - mignons et seigneurs, alla au Palais pour faire publier plusieurs edits que la cour avoit toujours refusé de publier, [pource qu'ils étoient bursauts, et à l'oppression du peuple.] Remontra le Roy par sa harangue, qui fut belle et bien faite, la grande charge d'affaires que ses prédécesseurs lui avoient laissé, ausquels pour subvenir étoit contraint de faire beaucoup d'édits, [à la vérité durs et fâcheux, et à son très-grand regret; mais qu'il n'avoit trouvé aucun plus aisé et prompt moyen pour y satisfaire, ni moins onéreux à son peu-
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